Pourquoi le 26 décembre est-il férié en Alsace-Moselle (et pas ailleurs) ?

Comme toujours, je suis à l’affût des histoires régionales un brin décalées. Cette fois, on va causer d’une date chère aux habitants d’Alsace-Moselle : le 26 décembre. Lors de mon retour en Alsace, après une décennie passée dans le Var, quelle joie de retrouver ce jour off. 
Jour férié pour les uns, journée de reprise pour les autres… D’où vient cette différence surprenante ? Pour le savoir, on part en voyage dans le temps, entre l’Empire allemand et la France, avec un petit détour par le droit local alsacien.

‍

Un héritage historique lié à l’Empire allemand

Pour comprendre pourquoi le 26 décembre est férié en Alsace-Moselle, il faut remonter à la fin du XIXᵉ siècle. À l’époque, après la guerre de 1870, l’Alsace et une partie de la Lorraine (devenue Moselle) sont annexées par l’Empire allemand. Or, en Allemagne, le 26 décembre (appelé “Zweiter Weihnachtsfeiertag”, ou deuxième jour de Noël) est un jour férié.
Lors du retour de ces territoires à la France, après la Première Guerre mondiale, de nombreuses lois locales ont été préservées, dont celle-ci. Plutôt que d’harmoniser complètement le calendrier des jours chômés, on a maintenu certaines spécificités qui font encore aujourd’hui la singularité de la région.

‍

Le rôle du droit local en Alsace-Moselle

On parle souvent du “droit local” en Alsace-Moselle. Ce régime particulier est lié, entre autres, au Concordat (pour les fêtes religieuses) et à l’héritage législatif de la période allemande. Outre le fait que le 26 décembre y soit férié, il existe d’autres spécificités, comme le maintien de certaines règles en matière de religion ou d’assurances sociales.
Concrètement, si tu te balades à Strasbourg ou Metz, tu verras que le lendemain de Noël, tout est calme et beaucoup de magasins sont fermés. Ce jour férié est l’une des marques les plus visibles de ce “droit local” qui distingue l’Alsace-Moselle du reste du pays.

‍

Une journée sous le signe de la Saint-Étienne

Dans la tradition chrétienne, le 26 décembre est associé à la Saint-Étienne, une fête religieuse qui honore le premier martyr chrétien, mort lapidé pour sa foi. Là où la plupart des départements français ne célèbrent pas ce jour, l’Alsace-Moselle, sous l’influence allemande d’autrefois, a conservé ce congé. Certains profitent alors de cette journée pour retrouver la famille, prolonger la convivialité de Noël, ou tout simplement se reposer dans le calme hivernal.

‍

Une tradition solidement ancrée

Au fil des décennies, le maintien du 26 décembre férié est devenu un symbole d’identité régionale. Malgré les débats qui émergent parfois pour uniformiser les jours fériés sur tout le territoire, les habitants d’Alsace-Moselle sont généralement très attachés à cette particularité. Après tout, qui refuserait un jour supplémentaire pour digérer la bûche et le foie gras ?
Cela dit, attention à ne pas crier victoire trop vite. Certains services peuvent tout de même être ouverts, notamment pour des raisons d’organisation (transports, hôpitaux, etc.). Mais dans l’ensemble, tout tourne au ralenti, un peu comme un bonus post-réveillon.

‍

Pour résumer, le 26 décembre férié en Alsace-Moselle vient tout droit du passé allemand de la région. Lorsqu’elle est redevenue française, ces spécificités ont été conservées dans le cadre du droit local, qui fait partie intégrante de l’identité alsacienne et mosellane. Alors, si tu es de passage en Alsace-Moselle lors des fêtes, profite de ce petit jour de repos en plus, et pense à l’histoire qui se cache derrière cette tradition si particulière !

‍